Du Rififi dans les groupes de l’enseignement supérieur privé

La crise exacerbe la concurrence

 

L’opportunité du « Bac Covid » soutenu par l’ouverture à la promotion d’établissements privés de Parcoursup est venue sauver et renforcer le secteur privé lucratif engagé dans la promotion des formations courtes (type « Bachelor » en 3 ans). Le covid 19, symptôme de la crise de l’ultralibéralisme, accélère les processus de regroupement de marques inter (sous une même appellation) et extra groupes (Ionis reprenant Supinfo en liquidation judiciaire — Galileo intégrant dans son réseau Regent’s University London) ; de concentration géographique immobilière et de « digitalisation » (numérisation de l’enseignement en directe et en différé avec le mixte « présentiel »/« distanciel » dans la jargon marketing « bi-modal » ou « comodal »).

La pandémie exacerbe la concurrence entre les divers opérateurs par la guerre de la communication numérique (achats des noms de domaine des concurrents pour apparaître en haut de liste avec le jeu des renvois) ; l’offre de formation (présentation au catalogue de divers métiers accrocheurs qui se retrouvent en fait sous un même titre certifié RNCP ; après la « marque parapluie » voici venir « le titre parapluie ») ; guerre des prix ; politique immobilière des « campus hôteliers » avec location de chambres et formations à prix réduits (la formation est utilisée comme produit d’appel pour remplir le « parc locatif » ; les fonds de pension développent ainsi leur stratégie immobilière entre EPHAD et « Campus »).

Les groupes élaborent des passerelles entre formation initiale et formation continue avec l’organisation des enseignements en « modules » pour récupérer la manne de la formation professionnelle. La « modularisation de l’enseignement » reliée au « distanciel » forme le nouveau couple infernal, destructeur d’un véritable enseignement et des métiers.

Voir Enseignement privé lucratif et financiarisation

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