Journée internationale des droits de la femme

Point de vue

 

La journée internationale des droits de la femme, cette année, est à marquer d’une pierre blanche avec l’inscription du Droit à l’IVG dans la constitution.

En 1974, Simone VEIL, avait réussi, face une assemblée majoritairement composée d’hommes, à faire passer la loi sur le droit à l’IVG. Et cette majorité l’avait largement soutenue !

3 ans avant, 343 femmes dont Nicole MONTEIL, amie de Simone de Beauvoir, avaient publié une tribune dans le nouvel observateur assumant très clairement s’être fait avorter sous des méthodes parfois archaïques et malgré le poids patriarcal « fais des enfants et tais-toi » même s’ils étaient issus de viols ! Il ne faut pas oublier que le viol c’est aussi intrafamilial, c’est aussi être forcée à avoir des relations sexuelles non consenties dans son propre foyer.

50 ans plus tard, ce droit est constitutionnalisé ! Quelle belle victoire ! Mais il aura fallu 5 décennies pour que le Droit de choisir prenne tout son sens dans les mentalités…

Cependant, Simone de Beauvoir, en son temps, avait conseillé de rester vigilantes à toutes les femmes : N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question.

Pourquoi est-ce si important ?

Parce que la journée internationale des droits des femmes c’est marquer les esprits sur le droit au consentement, la liberté de disposer de son corps, le droit de choisir, le droit de dénoncer les comportements inappropriés. C’est dommage que l’on ait besoin de cette journée pour faire ces rappels, qui devraient être largement acquis par chacun, quel que soit notre genre.

Dans la mythologie grecque, les amazones, déjà sensibilisées sur le sujet demandaient à être reconnues comme des égales de leurs pairs (ce dernier terme pourrait être utilisé dans le sens du père aussi). Certains philosophes comme Homère, Socrate, leur reconnaissaient ce droit.

J’aime cette image de la femme indépendante, guerrière pour son foyer, ses enfants, à l’égale de l’homme ; mais j’exècre les abus que certaines peuvent faire en fourvoyant la définition qu’elles se font du terme « égalité ».

On en parle rarement, mais on peut constater que des femmes peuvent se comporter comme ceux qu’elles dénoncent !

On ne parle que rarement, voire jamais de ces femmes gynécologues maltraitantes envers les femmes enceintes, on ne parle que rarement voire jamais de ces femmes maltraitantes envers les enfants, les hommes voire violeuses ou complices… On ne parle jamais de ces violences verbales, violences écrites, jeux de pouvoir, maltraitance envers l’autre, divulgation des fausses informations, calomnies, diffamation, divulgation de propos tenus hors contexte, divulgation de propos ne dévoilant qu’une partie de la situation, souvent celle qui arrange… et ce QUEL QUE SOIT son genre, de tous ces actes qui détruisent d’autres femmes et d’autres hommes psychologiquement, car non, la sensibilité n’appartient pas qu’aux femmes.

Est-ce que la journée internationale des droits des femmes autorise d’être soi-même maltraitante ? De reproduire sur d’autres personnes les faits que l’on reprocherait aux hommes ? Je pense que la réponse est NON.

Nous parlons beaucoup de Qualité de Vie au Travail, les Risques Psycho-Sociaux entrent dans ce champ et nous devons œuvrer, entre nous, femmes, hommes, transgenres, peu importe, à faire en sorte que nous communiquions mieux ensemble, que nous respections l’autre dans sa globalité.

Nous, les femmes majoritaires dans l’entreprise, nous sommes les actrices de tout cela. Nous nous devons d’être des amazones qui se soutiennent et qui soutiennent nos pairs ; pas de celles qui se trahissent entre elles

Défendre et œuvrer pour l’égalité, défendre et œuvrer pour les droits des femmes, c’est travailler ensemble, quel que soit notre genre, main dans la main.

N’oublions JAMAIS que les mots (qu’ils soient dits ou écrits) sont parfois plus forts et plus dangereux que les coups ; qu’ils peuvent avoir un impact psychologique fort. Il en va de notre bien-être au travail.

« Se vouloir libre, c’est aussi vouloir les autres libres. »

Simone de Beauvoir

Sororitairement et fraternellement,

Céline PARREIRA

Déléguée Syndicale

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