1er Mai 2.020

Le 1er Mai en ligne du SNPEFP-CGT

Cher•es Camarades,

Je vous remercie d’avoir répondu présents à cette initiative pour célébrer ensemble ce 1er mai si particulier. Votre présence fait chaud au cœur et j’espère, avec vous, qu’en 2021 nous pourrons tous acheter du muguet dans les nombreuses manifestations qui sillonneront la France.

Le 1er mai 2020 restera dans les annales. Un 1er mai sans manifestations, rendues impossibles par le confinement imposé par la pandémie du COVID-19. Sans manifestations, pas sans revendications et exigences pour les droits des travailleuses et des travailleurs du monde entier.

Le gouvernement et le patronat n’ont qu’une obsession en tête : « il faut faire redémarrer l’économie ». Mais quelle économie, pour qui et avec qui ? Voilà la bonne question à poser !

S’agit-il de l’économie qui permet à Sanofi, la multinationale pharmaceutique à base française, de verser quatre milliards de dividendes à ses actionnaires en pleine pénurie de moyens publics pour la santé et de médicaments pour la réanimation. Ce qui constitue un véritable scandale trop passé sous silence. S’agit-il encore, pour citer les mauvaises pratiques de certains employeurs de nos secteurs, des établissements qui perçoivent le chômage partiel et font, dans le même temps, travailler leurs salariés en télétravail, parce qu’il faut bien se serrer les coudes. On pourrait aussi citer toutes les entreprises qui ont « réquisitionné », imposé des congés payés et des RTT aux salariés sans accord.

Ou bien s’agit-il de l’économie qui mettra enfin les besoins humains et la protection de la planète véritablement au centre du système ?

En ce 1er mai, il faut souligner avec force cette évidence : face à la pandémie, ce sont les travailleuses et les travailleurs qui nous protègent : ceux de la santé, des EPHAD, ceux qui partout soignent le lien social, ceux qui nous alimentent, qui nous fournissent de l’énergie, traitent nos déchets, produisent les biens essentiels pour que la vie continue. Mais aussi comme bon nombre d’entre nous, ceux qui ont assuré la continuité pédagogique au prix d’une surcharge de travail, et de trésors d’inventivité.

Demain, quand ça redémarrera, ce sont toutes les travailleuses, tous les travailleurs qu’il faudra continuer à mieux protéger, c’est leur travail qui devra être mieux respecté, mieux rémunéré. Ce sont elles et eux qu’il faudra écouter davantage.

Ce sont les besoins humains et la protection de la planète qui devraient être enfin placés au centre de la construction d’un nouveau modèle de développement humain, social, écologique, solidaire, sans guerres ni pillage des ressources. Donner un sens nouveau au travail, à la production de richesses, à la mise en commun de l’effort et de la créativité de chacune et chacun, voilà ce que ce 1er mai 2020 confiné devra nous laisser en tête.

Nous ne le dirons pas dans la rue, en tout cas pas tout de suite. Alors disons-le à travers nos masques à toutes celles et tous ceux que nous croisons, disons-le sur les réseaux sociaux, clamons-le et chantons-le sur nos balcons.

Oui, notre muguet du 1er mai, même virtuel mais plus que jamais solidaire, sent bon le parfum d’une vie belle pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs du monde entier !

Christine Fourage

Secrétaire générale

https://www.youtube.com/watch?v=6hzA60LgG4o&feature=youtu.be

 

Le 1er Mai, Fête Internationale des Travailleurs !

 

Comme vous le savez, le 1er Mai ce n’est pas la fête du Travail mais la Fête Internationale des Travailleurs !

Tout commence dans les années 1880 avec la revendication de la journée de 8 heures soit la semaine de 48h. À cette époque, seul le dimanche est chômé. C’est la grande revendication des syndicats tant américains qu’européens.

En 1884, les syndicats états-uniens se donnent deux ans pour conquérir la journée de 8 heures. Le premier mai 1886, la grève générale est un succès. À Chicago, une manifestation le 3 mai fait trois morts parmi les grévistes — suite à une provocation des « Bloody Pinkertons » de l’agence du même nom reconvertie, dès 1877, dans la répression du mouvement syndical — qui organisent la réplique avec le tract suivant :

1. Tract appelant à se rassembler à Haymarket in « The Alarm »

— Le 4 mai 1886 la manifestation de Haymarket.

Rédigé en Anglais et en Allemand, ce qui révèle l’importance de la communauté des travailleurs d’origine germanique, il déclare : « De bons orateurs seront présents pour dénoncer le dernier acte atroce de la police, le meurtre de nos collègues de travail hier après-midi. Les ouvriers s’arment et se présentent en force ! ». À noter que la deuxième édition ne comprend pas cette recommandation.

À la fin de la manifestation, une bombe — dont l’origine reste controversée — explose face à la police qui riposte : résultat une dizaine de morts dont plusieurs policiers.

La répression conduit à l’arrestation des meneurs du mouvement : huit anarcho-syndicalistes qui sont condamnés à mort pour l’exemple. L’un d’entre eux se suicide, quatre seront pendus le vendredi 11 novembre 1887 qui s’inscrit dans les mémoires comme étant le « Black-Friday ».

1886 est aussi l’année de fondation de la « Fédération Américaine du Travail » AFL avec son emblème pour les 8 heures et sa devise latine tirée de Virgile : Un travail opiniâtre vient à bout de tout.

 

2. Le centenaire de la Révolution Française L’embrasement de la tour Eiffel par Georges Garrel.

— Le 1er mai 1889 se réunit le congrès de la IIe internationale ouvrière à Paris qui commémore, avec l’Exposition Universelle, le centenaire de la Révolution Française.

La Tour Eiffel est le phare rouge de la République qui éclaire le monde des Lumières de 1789. À l’origine, la Tour est peinte en rouge (sous-couche en « rouge Venise » recouverte de brun-rouge).  La nuit, les feux d’artifice embrasait la tour dont le phare projetait ses lumières en Bleu, Blanc, Rouge !

Le 20 juillet 1889, les congressistes décident d’organiser une manifestation internationale pour la journée de 8 heures. Initiative qui doit être reprise chaque année. Les manifestants portent à la boutonnière un petit triangle de cuir rouge qui évoque la trilogie : 8 heures de travail, 8 heures de repos et 8 heures de loisirs.

3. Le massacre de Fourmies, partition Les Fiancés du Nord, ed. A. Repos.

— Le 1er mai 1891 à Fourmies, dans le Nord de la France, la répression d’une manifestation fait neuf morts.

La partition, présentée ici, relate le drame de la mort des fiancés dont la jeune femme tient une branche d’églantine rouge, le second symbole du 1er Mai. Le muguet, quant à lui, apparaît le 1er mai 1907. L’églantine se trouve dans le Nord de la France et le muguet en Île-de-France où les camarades le porte avec un ruban rouge …

Avec ce massacre, la date du 1er mai devient fondamentale pour la lutte des travailleurs en Europe. C’est une journée de luttes revendicatives rappelant les morts de Chicago et de Fourmies.

4. « L’assiette au beurre », n° 265, 28 avril 1906, 8h de travail, 8h de repos, 8h de loisirs par Grandjouan.

Cette couverture du journal anarchiste présente les allégories des trois 8 devant la manifestation des travailleurs sous l’églantine rouge !

— Le 1er mai 1919 – À la sortie de la Grande Guerre et de la Révolution Bolchevique, le principe de la journée de 8h est voté le 23 avril par le gouvernement Clémenceau craignant la contagion révolutionnaire. La CGT met la pression pour son application avec l’organisation de nombreuses manifestations.

5. Appliquera les 8 heures par Félix Doumenq.

— Le 1er mai 1936 – Le Front Populaire : Le 1er mai 36 fut en France une grande journée de manifestations. Elle se place entre les deux tours des élections législatives qui ont donné un net avantage aux forces du Front populaire.

6. Fêtons l’unité, luttons pour la Paix par Flo.

Le slogan comprend aussi « Luttons pour les 40 h, le contrat collectif et les grands travaux ». L’unité des travailleurs composés d’hommes et de femmes, d’ouvriers, contremaîtres, ingénieurs et cadres sous le drapeau rouge de la CGT. L’union fait la force !

— Le 1er mai 1941, durant l’occupation et le régime de Vichy, la fête des Travailleurs devient la « fête nationale du Travail » et plus précisément la « Fête du Travail et de la Concorde sociale ». Devant l’enclume, symbolisant le travail, la « francisque » maréchaliste détourne les couleurs de la République. Pétain, tente de s’attirer le monde ouvrier avec « la retraite des vieux ». En pleine « collaboration », la commémoration du 1er mai se limite à un simple arrêt de travail, le temps d’écouter religieusement un extrait du discours de Saint-Étienne visant à abolir la « lutte des classes » !

7. Je tiens les promesses même celles des autres par Roland Coudon.

 

Et toujours …

8. Le Label confédéral par Laroche, Durr et Richard (à comparer avec l’emblème de l’AFL).

 

Le Label confédéral (1904) fut adopté le 1er février 1902 par décision du comité confédéral de la CGT. La devise « Bien-Être et Liberté » est un programme, ô combien d’actualité, qui s’inscrit dans la poignée de main symbolisant la « Solidarité » superposée à la mappemonde de « l’Internationale » entourés par la « Confédération Générale du Travail ».

9. 1er Mai 2020, Pour un monde juste, durable et solidaire. De nouvelles revendications pour le Jour d’après …

 

L’enseignement de l’Histoire. Les grandes avancées sociales ont été obtenues par la lutte unitaire des travailleurs et furent accélérées après de grands traumatismes bouleversant l’économie mondiale : hier les deux guerres mondiales et demain … l’après covid-19 !

Éric Janicot

Secrétaire national

 

Un 1er Mai en confinement

Cher•es Camarades,

C’est entendu, le traditionnel défilé du 1er mai célébrant la Journée Internationale des Travailleurs est annulé en raison du COVID-19. C’est la première fois depuis 75 ans. Cette année c’est un 1er mai 2.0, mais quoiqu’il en soit j’invite toutes celles et tous ceux qui espèrent en un avenir meilleur à ne pas renoncer à cette journée d’action en affichant leurs exigences aux fenêtres, aux balcons ou comme nous le faisons en ce moment, sur les réseaux sociaux.

Il est important que toutes celles et ceux qui ne veulent pas redémarrer pour tout recommencer comme avant à faire entendre leur voix. Mettons nos drapeaux CGT, si nous en avons, ou des chiffons rouges à nos fenêtres. On peut aussi lancer des slogans sur Internet ou se prendre en photo et les partager au plus grand nombre.

Alors oui c’est un 1er mai au balcon ou à la fenêtre pour certains, oui c’est un 1er mai virtuel pour d’autres mais il n’en demeure pas moins que cette Journée Internationale des Travailleurs doit être revendicative. Nous ne devons pas oublier nos revendications salariales, le respect de toutes les travailleuses et travailleurs qu’ils viennent d’ici ou d’ailleurs. Nous continuons à demander l’abandon des politiques destructrices qui mettent à mal la protection sociale.

Alors oui tout cela est un peu bizarre, après le télétravail on découvre la télé-contestation ou le télé-syndicalisme mais même si ce 1er mai est étrange, soyons visibles, soyons solidaires et déterminés.

Mes chers camarades, je vous souhaite une bonne fête des travailleurs 2.0 et surtout qu’il reste fraternel !

Emmanuel Doucet

Secrétaire national

https://www.youtube.com/watch?v=dYIxcr0FURw&feature=youtu.be

 

Le Jour d’après

Cher•es Camarades,

La pandémie du Covid-19 et ses conséquences a mis en lumière les défaillances de notre société et nous obligent à mettre en question son modèle social et économique. Cette crise profonde, mondiale est systémique. Cette crise sanitaire est brutale, choquante, envahissante. Les médias sont tout puissant … attention à la tentation pour nous tous de ne pas verser dans l’émotionnel. Ennemi invisible, putain de virus, nous te vaincrons, j’en suis certain, par contre l’autre ennemi celui-ci visible, responsable chaque année  de 20 millions de morts dans le monde est plus difficile à combattre. Je parle de l’idéologie capitaliste avec tous ses ravages (pauvreté, décès au travail, accidents du travail, maladies professionnelles, personnes sans emploi …).

Pour aller vers le monde d’après, une fois sécurisé , c’est cet ennemi visible qu’il faudra une bonne fois pour toute éradiquer …

Comme vous avez pu vous en rendre compte notre système de soins délaissé au cours des 30 dernières par les politiques menées par les gouvernements successifs a montré ses limites (manque de personnels, manque de moyens, manque de matériel, de médicament) … faute d’investissement et de soumission au diktat de Bruxelles. La CGT l’a toujours dénoncé.

L’engagement sans faille des personnels soignants durant cette crise est exemplaire ! Chapeau à vous, un grand merci ! Merci aussi aux nombreux.ses salarié.es de professions indispensables au fonctionnement de la société qui se retrouvent en première ligne face à la pandémie de COVID-19 parfois contraint et sans protection …

Merci aux caissier-ières, en passant par ceux qui conduisent des bus, transportent des marchandises, assurent le ramassage des déchets ou nous nourrissent. Merci à eux  pour que nous puissions continuer à vivre correctement. Les applaudissements à 20 h sont aussi pour eux. La reconnaissance c’est bien, ça réchauffe le cœur, mais ça remplie pas le réfrigérateur …  c’est mieux quand ça  passe par la reconnaissance salariale. Il faudra y être attentif dès que l’activité reprendra … n’est-ce pas M. Macron, M. Geoffroy Roux de Bézieux ?

La CGT a  lancé avec 12 associations et ONG une « pétition pour un Jour d’Après écologique, féministe et social ». Ces organisations avaient déjà en début d’année 2020 cosigné une tribune affirmant leur volonté de « transformation radicale de la société ». À l’époque le sujet porté sur le défi climatique.

Le temps est venu d’envisager ensemble le MONDE D’APRÈS. Réfléchissons-y ensemble. Prenez-vous en photo avec une pancarte et partagez-là et renvoyer là avec vos revendications, commencez votre message par « Le jour d’après je veux »  et faites entendre vos revendications sur l’adresse mail photos-luttes@cgt.fr de façon que la communication confédérale puisse les partager et mettre en copie sn@efp-cgt.org

Fraternellement.

 

William Pérennes

Secrétaire national

 

Le 1er Mai 2.0 du SNPEFP

Souvenirs du 1er Mai

https://youtu.be/7p-48NlVIuo

https://youtu.be/OzauBjBkCvc

En mode confinement

https://youtu.be/EsFfcXdxGh0

https://youtu.be/qxjG3KGHqU4

Le 1er Mai des Travailleurs dans le monde

Le 1er Mai en France … Je veux …

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