Dignité au travail des modèles vivants : le SNPFEP-CGT réclame un statut protecteur
Les modèles vivants posent – nus ou habillés – pour des artistes ou des étudiants en vue de la réalisation d’une œuvre artistique ou de se perfectionner dans leur art. À temps très partiel dans les établissements qui les emploient, ces professionnels vivent dans une très grande précarité et doivent multiplier les poses.
Profitant de leur fragilité, les contraignant à accepter des conditions de travail qu’ils combattent, les modèles se sont vus imposés, durant le confinement, l’enregistrement et la retransmission de leur séances de pose. Beaucoup ont été mis devant le fait accompli et certains d’entre eux n’ont pas eu d’autre choix que de se soumettre à une décision unilatérale pour conserver leur maigre salaire.
Post confinement, cette captation de leur image continue à se répandre, et des écoles les contraignent à des formules en distanciel et présentiel. Cet abus d’autorité, exorbitant, s’accompagne d’une forme de chantage à l’emploi et précarise davantage un métier, déjà mal encadré juridiquement. C’est Intolérable !
Rien ne certifie aux modèles que leur image, et spécialement lorsqu’ils posent nus, ne soit pas piratée et volée. La précipitation de bon nombre d’employeurs imposant cette captation, prétendument pour faire face aux contraintes liées aux protocoles sanitaires, ne garantit en rien la sécurité et les droits des salariés. Certains sites à caractère pornographique ont déjà piraté des séances de pose.
Le SNPEFP-CGT condamne toute forme de captation de l’image des modèles : cette pratique ne respecte pas le droit à la dignité de la personne humaine.
En outre, le SNPEFP-CGT dénonce les trop nombreux employeurs privés comme publics, qui durant la période de confinement, ont, au mépris de toute considération éthique et sociale, annulés les séances de pose sans contrepartie financière pour les modèles, sans même leur proposer le bénéfice du chômage partiel.
Les modèles revendiquent un statut propre à leur profession dans le respect de leur dignité et de leurs droits sociaux et moraux.
Christine FOURAGE
Secrétaire générale du SNPEFP-CGT
1ère édition in Miroir Social le 20 octobre 2020.