FÉDÉRATION DE L’ÉDUCATION DE LA RECHERCHE ET DE LA CULTURE
Notre fédération FERC a pris plusieurs motions lors de son Congrès à Carcans Maubuisson :
Urgences sociales
Urgence climatique, urgence sociale
La FERC CGT affirme que le syndicalisme doit prendre toute sa place dans le combat qui fait le lien entre urgence sociale et urgence environnementale.
Elle engage une réflexion sur les métiers émergents liés à l’écologie. C’est bien à l’Éducation nationale, à la Recherche, à l’Éducation populaire et à la Formation professionnelle publique d’avoir, à travers la FERC, une réflexion globale des enjeux à venir, pour porter des alternatives à l’exploitation capitalistique de notre planète et de nos travailleur·ses.
Concrètement nous devons travailler sur :
- la réalisation de vraies isolations de nos établissements qui sont de vraies passoires énergétiques ;
- la mise en place de plans de désamiantage de tous les locaux d’éducation et de formation ;
- le développement des formations professionnelles répondant à l’urgence climatique et écologique ;
- la préservation de la santé des salarié·es et des apprenant·es en passant toutes les restaurations collectives vers des filières locales et biologiques ;
- l’instauration de programmes et pratiques pédagogiques de la question de l’urgence climatique et écologique.
La FERC CGT porte l’urgence sociale et environnementale. Elle participe aux débats et à la construction de mobilisations à ce sujet.
Pour une formation de qualité des enseignant·es et des personnels d’éducation
Après à peine 6 ans d’existence, les Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation (Espé) sont remplacées par les Instituts Nationaux Supérieurs du Professorat et de l’Éducation (Inspé) et la formation des enseignant·es est modifiée en profondeur.
C’est une des conséquences de l’adoption de la loi Blanquer dite « École de la confiance ». Ce n’est pas un simple changement de nom mais bien de philosophie : enseigner n’est plus un métier qui s’apprend, c’est « le métier qui est formateur » !
Par cette réforme, le gouvernement veut remettre au pas les enseignant·es, reprendre le contrôle sur les contenus de formation. En outre, la réforme provoque la déconstruction des collectifs pédagogiques dans les Inspé. Nous maintenons l’idée qu’il faille un ensemble « pluricatégoriel » de formateurs·trices (universitaires, « de terrain »), nécessaire à la construction d’équipes stables, non soumis au contrôle direct des inspecteur·trices (IEN et IA-IPR). On va vers un assèchement d’une part importante de la formation, qui ne peut se réduire à la transmission de recettes pratiques imposées par le Ministère.
Cette réforme entraîne aussi la précarisation des futurs enseignant·es en développant la contractualisation et en baissant le nombre de postes au concours : la casse de la formation des enseignant·es est clairement en lien avec la casse du statut. Enfin, elle limite l’accès des classes populaires au métier en repoussant le concours d’un an.
La CGT se bat pour une véritable formation : concours en L3 puis 2 années de formation sous statut de fonctionnaire stagiaire. En M2, nous refusons que les stagiaires soient des moyens d’emploi. Si on veut rendre attractif le métier d’enseignant·es, la solution est simple : revaloriser les salaires et augmenter le nombre de postes au concours. Bien sûr, cela a un coût : allonger d’un an la durée du stage sous statut de fonctionnaire coûte environ un milliard d’€ supplémentaire. Cela serait bien plus utile à la société que les 1,6 milliard d’euros que le ministère de l’éducation nationale va devoir dépenser pour le service national universel, qui vise à mater la jeunesse et l’embrigader dans une politique nationaliste et militariste. C’est un véritable choix de société. Nous continuerons à lutter pour une école égalitariste et émancipatrice.
La CGT demande l’abrogation de cette réforme et appelle l’ensemble des personnels à s’informer et à se mobiliser contre cette casse du service public d’éducation.
Défense des libertés syndicales !
Les politiques libérales génèrent de plus en plus de maltraitances managériale et organisationnelle : la valse des réformes, les plans de fusion et de restructurations, de liquidation d’emplois et de postes, l’attaque contre tous les services publics et organismes d’utilité sociale ainsi que de leurs missions en constituent un indicateur agressif très fort.
Leurs conséquences sur les travailleur·ses et l’environnement constituent des dégâts qu’il leur est de plus en plus difficile de cacher (suicides dans le cadre professionnel, catastrophes sanitaires et industrielles…).
Parallèlement, la chasse aux militant.es syndicaux est ouverte puisqu’il s’agit d’essayer d’éteindre leurs voix et leur combat pour l’intérêt collectif, lequel passe par le respect des droits des travailleur·ses.
Après Toulon, Nantes, c’est au tour du secrétaire du syndicat CGT du Foyer de Jeunes Travailleurs de Lyon, secrétaire de l’union nationale CGT FJT.
Il est en procédure de licenciement sur accusations fallacieuses. L’inspection du travail lui a donné raison et l’employeur a fait appel de cette décision. La CGT avait posé les problématiques de travail et de non-respect des droits depuis 2013.
C’est sans compter toutes celles et ceux, qui, au quotidien subissent pressions, intimidations, répression, pratiques discriminatoires (en derniers exemples : le passage en conseil de discipline de la secrétaire académique de la Cgt Educ’action Orléans-Tours ; le rappel à la loi du secrétaire général de l’Union locale de Chalon-sur-Saône dans le cadre de la manifestation du 1er mai).
La FERC CGT condamne toutes ces attaques et soutient résolument tous les camarades qui en sont victimes.
Le 13ème congrès de la FERC CGT, réuni à Carcans Maubuisson, appelle toutes les forces syndicales à défendre résolument ce qui ne doit pas être attaqué, négocié ou réduit : l’exercice syndical et la liberté d’expression, droits humains fondamentaux transcrits dans les conventions de l’OIT et déclinés en droit national.
Soutien aux salariés de MAGIC FORM à Montluçon
Depuis la constitution du syndicat CGT des salarié.es de la salle de remise en forme à Montluçon 03, MAGIC FORM, les jeunes camarades subissent quotidiennement des discriminations.
Depuis trois mois se multiplient les convocations à des entretiens suivis de sanctions dont un qui a fini par un licenciement.
Des tâches leur sont retirées, pire elles sont distribuées à des client.es, des « adhérent·es » à qui des ristournes sont offertes, joli salaire ? NON !
Non content le dirigeant de MAGIC FORM supprime leur accès à la salle de pause, leur retire la chaise à l’accueil, l’accès au parking. Il leur est même demandé de ne plus s’adresser aux adhérent·es.
Un des salarié·es surprenant un adhérent en train d’exécuter une tâche qui lui incombait s’est vu agressé violemment, une plainte est en cours.
A MAGIC FORM, on pratique un management musclé, voire violent ! Pour rester ouvert le patron a besoin de ces salarié·es diplômés mais syndiqués et c’est à ce titre qu’il a entrepris de les déposséder de leur métier.
Le congrès de la Fédération Education Recherche et Culture apporte tout son soutien aux salarié·es de la salle de remise en forme à Montluçon 03, MAGIC FORM.
Stop aux féminicides !
Depuis le début de l’année, différentes associations informent du nombre de féminicides.
Derrière chaque chiffre annoncé, c’est une femme qui meurt sous les coups de son compagnon ou de son ex-compagnon.
Derrière chaque dénonciation de féminicide, il y a la volonté d’interpeller la société sur la violence sourde qui frappe les femmes.
Derrière chaque dénonciation de féminicide, il y a la volonté d’interpeller Macron et son gouvernement.
Et il faut continuer car les premières actions du gouvernement ne vont pas améliorer la situation :
- suppression de l’observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, organisme qui mesure les violences sexiste et sexuelles,
- baisse du budget du ministère des droits des femmes.
La lutte contre les violences sexistes et sexuelles, 1ère cause nationale ? Nous en sommes très loin !
Associations et syndicats travaillent à faire du samedi 23 novembre une grande journée de mobilisation et de manifestation sur le territoire, d’ores et déjà près de 70 manifestations prévues.
La CGT, syndicat féministe, lutte contre toutes formes de violences sexistes et sexuelles. Le congrès de la FERC réuni du 14 au 18 octobre 2019 appelle à rejoindre les manifestations.
Non à l’appel à la délation raciste !
Lundi 14 octobre, l’ensemble des personnels de l’Université de Cergy-Pontoise a reçu une fiche envoyée par la direction visant à « détecter les signaux faibles » de radicalisation et de terrorisme : « Absentéisme récurrent : aux heures de prière/le vendredi », « port d’une djellaba/port de pantalon dont les jambes s’arrêtent à mi-mollets », « port de la barbe sans moustache », « apparition du port du voile », « arrêt de consommations de boissons alcoolisées », « arrêt de consommations de nourritures à base de porc », « consommations récente de produits halals » … Cette fiche est clairement islamophobe, assimilant les musulman·es aux terroristes.
De nombreux personnels ont été scandalisés et ont immédiatement réagi. Le CA (conseil d’administration) a dénoncé cette fiche et la direction s’est excusée auprès des personnels. Cette démarche de l’Université est inacceptable, et s’inscrit dans un contexte délétère de stigmatisation des musulman·es et de développement du racisme afin de diviser la population. Cela s’inscrit dans la droite ligne du discours de Macron qui a demandé aux Français de « faire bloc » contre « l’hydre islamiste ». Il a aussi appelé à construire une « société de vigilance » contre la radicalisation, y compris dans le milieu scolaire.
Ce discours est relayé par le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer, par exemple quand il dit dans les médias « on voit parfois des petits garçons qui refusent de tenir la main à une fille, si cela débouche sur un problème plus grave, on le signale ».
Le ministère de l’enseignement supérieur impulse ce type de démarche dans les universités et organismes de recherche. Il a édité un flyer intitulé « Prévenir la radicalisation ». C’est ce document prétendant « détecter la radicalisation », qui a été décliné par la direction de l’Université de Cergy Pontoise.
Les personnes de confession musulmane sont aujourd’hui effectivement ciblées par le dispositif de fichage et de délation. Les opinions politiques et l’activité syndicale sont dans le viseur. Ce sont des atteintes grandissantes à toutes les libertés. Il est urgent de réagir et s’opposer à cette vision de la société, qui rappelle les heures sombres de Vichy et des appels à la délation.
La FERC CGT continuera sans relâche à lutter contre toutes les discriminations et le racisme, à l’école, à l’université, dans la culture comme dans toute la société.
Non à la stigmatisation des mères d’élèves qui portent le foulard
Réunis en Congrès fédéral, les délégué·es de la FERC CGT tiennent à dénoncer vigoureusement les propos tenus par Jean Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, suite à la prise à partie par le RN d’une mère portant le foulard accompagnant une sortie scolaire au conseil régional de Dijon.
« La loi n’interdit pas cela, par contre, en effet, on peut inciter localement à ce que ça ne soit pas le cas. » … « Il est tout à fait normal d’avoir un dialogue avec les parents d’élèves, d’expliquer à une maman qu’on préfère qu’elle ne mette pas le voile dans une sortie »… Le voile « n’est pas souhaitable dans notre société. Ce n’est pas à encourager ».
Or le Conseil d’État a clairement tranché le 23 décembre 2013 : les parents accompagnateurs de sorties scolaires ne sont ni des agent·es ni des collaborateur·trices du service public mais des usager·ères du service public qui ne doivent pas se soumettre au principe de neutralité religieuse. Par conséquent, les mères portant le foulard accompagnant des sorties scolaires ne sont pas soumises, par principe, à la neutralité religieuse.
Alors qu’il prétend respecter la loi, il appelle en fait à la contourner. Encore aujourd’hui, 16 octobre, monsieur Blanquer s’’ffranchit des propos du gouvernement auquel il appartient et « persiste et signe » : « le voile n’est pas souhaitable au nom de l’égalité femmes/hommes ». Il fait en fait le jeu du RN (ex Front national) et renforce l’islamophobie. Il faudrait au contraire remercier tous les parents qui accompagnent les sorties scolaires, dont les mères portant le foulard, qui se substituent au manque de personnel accompagnateur. Depuis plusieurs années de nombreux postes sont supprimés dans les écoles (AVS, ATSEM, AED…)
Alors que son gouvernement met en œuvre une politique clairement antisociale, les déclarations de Blanquer visent une nouvelle fois à faire diversion en désignant les musulman·es comme boucs- émissaires et en renforçant le racisme.
Les mères portant le foulard accompagnant les sorties scolaires ne sont pas un problème à l’école. Le problème, c’est Blanquer et sa politique.
International
Catalogne : la démocratie condamnée
Lundi 14 octobre 2019, 9 dirigeant.es catalan.es ont été condamné.es de 9 à 13 ans de prison et 3 à des peines inférieures. Pour la FERC CGT, réunie en congrès du 14 au 18 octobre 2019, ces condamnations sont inacceptables.
Nous dénonçons la condamnation de responsables politiques alors qu’elles et ils ont posé une question politique dans un cadre démocratique. C’est donc la démocratie qui est condamnée.
La persécution judiciaire et les violences policières ciblant les dirigeant.es indépendantistes catalan.es et la société civile touchent déjà plusieurs milliers de personnes, soumises à enquête, parmi celles-ci plus de 700 maires, de personnes exilées… Il s’agit là d’une politique de répression inadmissible.
La FERC CGT lance un appel à toutes les organisations et mouvements qui misent sur une sortie démocratique de la question catalane, à condamner activement ces répressions et à se mobiliser contre ces condamnations à caractère politique.
La FERC CGT rappelle son attachement au droit à l’autodétermination des peuples. Elle soutient le peuple catalan massivement mobilisé pour la défense de la République catalane.
Algérie : défendons le droit à manifester
Le 13ème Congrès de la FERC CGT défend le mouvement démocratique mondial et les droits syndicaux les plus larges. C’est pourquoi notre congrès se déclare solidaire du peuple algérien, qui depuis le 22 février descend chaque semaine dans la rue par millions pour le changement de régime et pour la démocratie. Notre congrès soutient le combat des salarié·es algériens pour le droit à disposer de syndicats indépendants, pour la possibilité d’avoir une activité syndicale libre et de faire grève. Notre congrès proteste expressément contre les arrestations et la répression politique menées contre le soulèvement populaire et exige la libération immédiate de tous les détenu·es politiques et d’opinion en Algérie et particulièrement de :
- de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs algérien (PT), qui vient d’être condamnée à 15 ans de prison à l’issue d’un procès inique ;
- Lakhdar Bourega, héros âgé de 86 ans de la guerre d’indépendance algérienne et membre fondateur du Front des forces socialistes (FFS) ;
La FERC CGT portera ces exigences et appelle tous ses militantes et militants à participer aux manifestations de soutien.
Pour la libération de collègues chercheur·ses en Iran
Les deux chercheur·ses français.es Fariba Adelkhah, Directrice de recherche à Sciences Po, et Roland Marchal, Chargé de recherche au CNRS, tous deux en poste au Centre de recherches internationales (CERI), ont été arrêté.es par les Gardiens de la Révolution Islamiques en Iran au mois de Juin 2019.
Depuis, elle et il sont détenus arbitrairement à la prison d’Evin à proximité de Téhéran. Le Congrès de la FERC exprime sa solidarité avec ces deux chercheur·ses et exige du gouvernement iranien leur libération immédiate et sans condition.
La FERC CGT condamne l’intervention du gouvernement turc contre les Kurdes
Après avoir bombardé les régions et villes frontalières de la Syrie, le gouvernement autoritaire et réactionnaire turc, encouragé par les déclarations du président des États-Unis, a lancé mercredi 9 octobre le début de son opération militaire terrestre dans le Nord-Est de la Syrie, le Rojava, la zone d’autonomie créée par les Kurdes de Syrie.
Plus de 130 000 civil·es ont fui les régions bombardées et menacées par l’invasion turque, tandis que des dizaines ont été tué.es depuis le début de l’agression militaire.
Les femmes du Rojava sont particulièrement la cible de l’armée turque et de ses milices alliées. C’est ainsi qu’Harvin Khalaf, co-présidente du parti « Avenir de la Syrie », qui luttait pour un modèle d’égalité Femmes/Hommes, pour une société pluraliste a été assassinée dans des conditions atroces et dégradantes.
Cette agression militaire s’inscrit dans la continuité de la guerre menée par le gouvernement d’Ankara contre les mouvements de libération kurde et leurs représentant·es en Turquie. L’objectif de la Turquie est d’établir une zone de contrôle le long de sa frontière afin de pouvoir gérer les flux des personnes déplacées. Elle veut rapatrier de force les réfugié·es se trouvant en Turquie en expulsant de là les populations kurdes. Elle veut aussi s’attaquer aux forces kurdes afin d’écraser toute forme d’autodétermination kurde à proximité de ses frontières. Mais l’autre motivation d’Erdogan est de détourner le mécontentement grandissant des couches populaires défavorisées dans son pays, de plus en plus appauvries sous les effets néfastes d’une crise économique qui ne cesse de s’approfondir et de masquer ses échecs politiques depuis les élections municipales et la mise en évidence de détournements de fonds énormes.
Aucun argument ne peut justifier cet acte de guerre. Il s’agit de la part de la Turquie d’une opération militaire et de mise sous contrôle d’un territoire qui n’est pas le sien. Le risque d’embrasement de la situation dans cette région du monde appelle à la condamnation de la communauté internationale.
La FERC CGT exige l’arrêt immédiat de l’opération militaire de la Turquie, qu’il s’agisse de l’invasion terrestre ou des bombardements.
La CGT reste fermement opposée aux interventions extérieures militaires qui ne font qu’alimenter le désespoir, la détresse et la misère sociale.
La FERC CGT appelle toutes ses organisations et l’ensemble de ses adhérent·es à agir avec force pour que la paix revienne, à s’associer aux initiatives de protestation et de solidarité avec les victimes en Syrie et aux forces pacifiques et démocratiques en Turquie, dont les enseignant·es et les syndicalistes victimes de répression pour leur opposition à la guerre au Kurdistan.
Carcans Maubuisson, le 18 octobre 2019