Eduservices : langue fourchue

La Croissance :  Le double discours

 

Depuis plusieurs années, toutes les présentations d’Eduservices, au niveau Groupe et entreprise, débutent par le constat d’une croissance phénoménale.  Le 4e groupe de France se vante, de son déploiement territorial, de l’ouverture de nouvelles marques, et l’acquisition de SMI.  Très récemment, M. Philippe GRASSAUD, Président du Groupe, a annoncé la création d’Eduservices 4.0, devenu le quatrième LBO depuis son entrée au marché de l’enseignement supérieur privé en 2010.

Plus d’étudiants, plus de chiffre d’affaire, plus de contrats d’apprentissage, plus de titres RNCP… plus, plus, et toujours plus.

Il est évident que les conditions sont favorables à une telle augmentation, le nombre de Bacheliers a connu un record en 2020 avec 95% * ainsi que le coup de pouce gouvernemental en faveur de l’apprentissage.

Néanmoins, pour les représentants du personnel, la Direction d’Eduservices entame un tout autre discours au sujet de la croissance.

Dès lors, que l’on demande des indicateurs précis sur le suivi du personnel, les augmentations, les mesures égalité Homme Femme, l’amélioration de la présentation de la BDES, la Direction nous parle de surcharge de travail. En effet, en NAO ou en CSE, chaque interrogation des représentants du personnel sur des données présentées lors des consultations (obligations légales) ou bien l’accès à la totalité des contenus des programmes, ou des contrats de travail sont considérées comme des demandes exorbitantes … et les élus deviennent de vrais méchants.

La croissance devient alors une excuse pour justifier le manque de rigueur dans les bulletins de salaire, le calcul des congés payés, le décompte du temps de travail …  Après trois semaines d’attente pour les documents de fin de contrat, une ancienne collègue a contacté le service RH, leur réponse… un tel retard est dû au fait qu’Eduservices est un grand groupe avec plus de 3.000 salariés !

Pour la consultation triennale des orientations stratégiques faite au niveau groupe, la DRH trouve légitime ne pas s’imposer d’objectifs quantifiables sur les trois années à venir, au motif que le groupe fait preuve « d’agilité professionnelle » !

Il semblerait qu’Eduservices a agrandit « sa maison » sur les étages supérieurs sans s’assurer en amont que les fondations, c’est-à-dire les fonctions supports, la formation des nouveaux enseignants, la capacité des salles de classe, pouvaient supporter le poids supplémentaire des nouveaux salariés et l’accueil de 4.000 étudiants en plus !

* Source

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