Catho d’Angers : la précarité ou la porte !

À la Catho d’Angers quand on est précaire, on courbe la tête ou on prend la porte !

 

Enseignante à temps partiel depuis 2008 au sein de l’Université Catholique de l’Ouest, notre camarade Debra Reynolds a été convoquée à un entretien préalable à licenciement le 25 juin 2018.  Malgré une manifestation de plus de 50 personnes, syndiqués et collègues, le jour de son entretien, la direction de l’UCO a procédé à son licenciement le 2 juillet 2018, avec comme seul motif invoqué l’absence de signature du CDII (contrat à durée indéterminé intermittent) qui lui était proposé pour l’année universitaire 2017-2018.

Après 8 ans de Contrats à Durée Déterminée d’Usage (CDDU), l’UCO a présenté un CDII à Mme Reynolds afin de « pérenniser son emploi », cependant ce contrat ne comportait pas les informations sur les périodes travaillées et non-travaillés requise par le Code du Travail.

Au cours de l’année en question, Mme Reynolds s’est rapprochée de l’inspection du travail qui lui a confirmé que, dans sa situation, l’UCO devait lui proposer un CDI.  En dépit de nombreuses échanges, l’UCO a préféré licencier une salariée de longue date au lieu de corriger cette erreur.

Deux mois après son licenciement Mme Reynolds a déposé un dossier devant le Conseil des Prud’hommes d’Angers. L’employeur n’a pas émis de proposition lors de la médiation. L’audience devant le conseil a eu le jeudi 27 juin dernier.

Le jeudi 4 octobre 2019, le Conseil des Prud’hommes d’Angers a reconnu que le licenciement devait s’analyser comme un licenciement sans cause réelle et sérieuse et a proposé que la salariée soit réintégrée dans ses fonctions.

L’UCO vient de refuser cette réintégration, préférant payer des dommages et intérêts au lieu de reprendre une enseignante de langue, expérimentée dont les compétences sont reconnues par tous.

Le SNPEFP-CGT déplore les conditions de travail des enseignants « vacataires », travaillant sous statut précaire avec des contrats à durée déterminée d’usage répétés qui les maintient dans l’incertitude, et dans des zones de non droit. Ils sont, pourtant, de l’aveu même de l’employeur, indispensables pour faire fonctionner le modèle économique de l’enseignement supérieur privé. Par là il faut comprendre : face à la concurrence, nous pouvons nous maintenir qu’en bafouant le droit de milliers de salariés !

À travers le licenciement de Debra Reynolds, le SNPEFP-CGT constate que cette institution d’enseignement supérieur catholique intimide tous les salariés qui souhaitent faire valoir leurs droits légitimes.

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